Gouvernance

Mot du recteur

Prof. Ahmed HAMOU
Recteur Hamou Ahmed

 

 

 

 

L’Université des Sciences et des Technologie d’Oran, Mohamed BOUDIAF (USTO-MB) est un joyau architectural qui a été créée en 1971 et conçue par le célèbre architecte Japonais Kenzo TANGE.

L’USTO-MB en chiffres

Elle couvre une superficie de 100 ha avec une Tour administrative de 17 étages. Elle se compose de sept (07) facultés (Architecture et Génie Civil, Génie Mécanique, Physique, Mathématiques et Informatique, Chimie, Génie Electrique, Sciences de la Nature et de la Vie) et de deux (02) Instituts (Education Physique et Sportive IEPS et Sciences et des Techniques Appliquées). Ces neuf (09) structures abritent vingt-quatre (24) départements.

L’USTO-MB MB forme plus de 20 000 étudiants qui sont encadrés par environ 1 000 enseignants et soutenus par 900 agents d’administration. L’université accueil aussi 137 étudiants étrangers.
L’USTO-MB MB se situe à l’est de la wilaya d’Oran dans la commune de Bir El Djir à proximité des zones industrielles d’Arzew, de Hassi Ameur et d’Es Senia qui représentent un tissu économique de plus de 1000 entreprises nationales et internationales.

Sur le plan pédagogique, les offres de formation de l’USTO-MB sont très variées ; 39 licences et 73 masters. Les diplômés de masters pourront concourir sur les 20 spécialités ouvertes chaque année.
L’USTO-MB abrite 39 laboratoires de recherches agréés par la DGRSDT ou activent 580 chercheurs.

Allocution de Monsieur le recteur

Monsieur le Secrétaire Général, Messieurs les vice-recteurs, Monsieur le Doyen,
Cette première rencontre rentre dans le cadre des contacts et des concertations entre la direction de l’université, les 7 facultés et les 2 instituts que nous aurons au courant de l’année universitaire dans le cadre des Conseils de Direction de l’Université (CDU) ainsi que ceux des Conseils Scientifiques d’Université (CSU).
Je souhaite à travers ce premier contact vous exposer ma première vision de gestion et de gouvernance de l’USTO-MB pour qu’on puisse établir ensemble un projet d’établissement qui n’est autre qu’un plan stratégique de développement (Vision, Missions et Valeurs) sur la base d’une autoévaluation de notre université.

1. L’année 2023, année de l’intelligence artificielle

Monsieur le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a donné les grandes lignes de son programme en soulignant que l’université algérienne vit actuellement des changements profonds qui doivent se concrétiser avant l’horizon 2025.
L’année 2023 étant désignée comme l’année de l’intelligence artificielle, Il nous appartiendra donc de lancer de nouvelles formations dans ce domaine et/ou d’inclure l’intelligence artificielle dans les spécialités existantes.
Comme cela a été confirmé, certains métiers actuels vont muter ou carrément disparaitre. A cet effet, une cellule de prospective devrait réfléchir à l’avenir des métiers et à l’avenir de l’Intelligence artificielle pour orienter nos étudiants vers des endroits où ils vont être complémentaires de l’Intelligence Artificielle avant d’en être laminés. Dans une économie de la connaissance et de l’Intelligence Artificielle, les gens les plus intelligents et les plus doués et les plus innovants seront les maitres et les gens les moins doués si on ne fait pas attention et qu’on les forme pas seront des barrières. Nous assistons actuellement à une transformation radicale de l’économie et nous vivons une révolution technologique que nous ne devons surtout pas rater. Rappelons et soulignons que c’est les Google, Facebook, Amazone et Apple qui fabriquent et dominent actuellement l’intelligence Artificielle.
La guerre des intelligences (Dr. Laurent Alexandre, chirurgien, Neurobiologiste, Enarque, fondateur de Doctissimo).

  2. Les start-ups innovantes sont un secteur d’avenir

Nous devons donc réactiver le Bureau de Liaison Entreprise/Université (BLEU) afin de maitriser et de gérer qualitativement les stages de formations, les mémoires de masters, les thèses de doctorat, de favoriser l’Innovation et l’entreprenariat et de renforcer l’employabilité. Il faut aussi développer l’esprit créatif et proposer dans la mesure du possible des sujets créatifs pour développer de nouvelles valeurs entrepreneuriales

La meilleure façon d’apprendre c’est de faire ». Ne dit-on pas que « pour devenir entrepreneur, il faut se jeter de la falaise » (Noureddine Tayebi, Co-Fondateur de Yassir, 12/02/2023). En effet le renforcement du stage sur site est une opportunité pour les étudiants de se rapprocher du terrain pratique. Conformément aux directives de Monsieur le Ministre, à partir de cette année universitaire 2022/2023, l’étudiant soumettra son mémoire de fin d’études sous forme de projet.

Il faut aussi souligner l’importance du nouveau mécanisme « un diplôme… une start-up ». Cette nouvelle politique a attiré les étudiants à déposer leurs projets afin d’assurer le transfert technologique et créer leurs propres start-ups. Elle peut permettre sans aucun doute, la création d’un gisement d’emploi. Nous devons donc œuvrer à atteindre l’objectif de faire passer l’étudiant d’un simple demandeur d’emploi à un entrepreneur créateur de richesse et de postes d’emploi. Nous devons aussi encourager, les chercheurs à lancer une « spin-off » de leurs brevets dans l’entreprise.

Il a été comptabilisé à ce jour au niveau des établissements de l’enseignement supérieur autour de 10.000 projets innovants. Sur les 5.000 demandes d’obtention du label en 2022, 1.100 entreprises (22%) ont obtenu le label « Start-up » ou celui de « Projet innovant ». À l’avenir, l’étudiant passera donc de chercheur à employeur.

Pour ce faire

Pour ce faire, les services communs de notre université, tels que ; l’Incubateur pour les startups, le Centre d’Appui à la Technologie et à l’Innovation (CATI), la Maison de l’Entreprenariat (ME), Le Hall de Technologie (HT), la Cellule Assurance Qualité (CAQ) et la Maison du Doctorant (MD) devront être réactivés pour soutenir ces projets.

D’autre part, les futurs diplômés qui soutiendront leurs mémoires de fin d’études en Master, Ingéniorat ou Thèses de doctorat dans le cadre des mécanismes “un diplôme…une startup” ou “un diplôme…un brevet”, peuvent désormais bénéficier des services de la plateforme numérique “IBTIKAR”. Les étudiants peuvent donc se rattacher à notre incubateur de projets universitaires au niveau local ainsi qu’aux différentes plateformes technologiques au niveau national. Il faudrait aussi rappeler que l’université est une pépinière de découverte des compétences.

Nous devons souligner que sur les 39 licences et 73 masters, l’USTO-MB ne dispose actuellement que de 03 licences (08 %) et 07 Masters (09 %) de parcours professionnalisant, qui devaient être un moyen de rapprochement et de partenariat avec les entreprises. Notre université, l’USTO-MB qui s’appuie sur les nouvelles technologies devrait se réorienter vers de nouveaux parcours professionnalisants.

3. La numérisation

L’industrie 4.0 qui est l’introduction des technologies numériques est considérée comme l’industrie du futur ou la quatrième révolution industrielle. Au cours des 250 dernières années, plusieurs révolutions industrielles ont transformé les méthodes de fabrication des biens ; la mécanisation (1780), l’électrification (1870), l’automatisation (1970) et aujourd’hui l’application des technologies de l’information et de la communication à l’Industrie qui est aussi connue sous le nom de “Industrie 4.0” (2011).
Au sein de notre université nous devons aussi développer encore plus la numérisation car elle constitue aussi un choix stratégique et l’université est en voie de gagner ce pari en vue d’en faire un outil pour la gestion, l’évaluation et la concrétisation de la performance à l’université. La numérisation de l’enseignement supérieur étant le passeport de la croissance, elle permettra sans aucun doute de former les étudiants vers les métiers d’avenir, notamment la création de leurs propres entreprises.

4. Mesures incitatives et la langue anglaise

De nouvelles mesures incitatives seront proposées aux enseignants pour créer leurs bureaux d’études et filiales d’entreprises économiques aux standards internationaux au sein de notre établissement. C’est de cette façon qu’ils peuvent constituer une source de financement et de compétences pour notre établissement. Au 06/02/2023, Il a été enregistré la création de 68 filiales d’entreprises économiques au niveau des établissements de recherche et 41 bureaux d’étude au niveau des écoles supérieures.
Notre université consentira un effort envers les enseignants universitaires qui bénéficieront de l’accompagnement en matière d’apprentissage de langue anglaise, notamment via la nouvelle plate-forme numérique MERS_EDX. Il s’agit d’une formation cadrée et qui permet d’atteindre le niveau B2 ou C1.
Toutes ces mesures reposeront sur le nouveau texte du statut de l’enseignant universitaire ayant pour but d’améliorer la situation de l’enseignant universitaire et qui verra le jour incessamment.

5. Assurance Qualité 

Ces objectifs seront atteints à la suite d’une autoévaluation de l’USTO-MB par la Cellule Assurance Qualité (CAQ) et de l’élaboration d’un projet d’établissement. En effet à l’aide du Référentiel National de la Qualité de l’Enseignement Supérieur (RENAQUES) élaboré par Commission d’Implémentation d’un système d’Assurance Qualité dans les établissements d’Enseignement Supérieur (CIAQES) du MESRS, nous pourrons évaluer la situation actuelle dans les 07 domaines ; la formation, la recherche scientifique, la gouvernance, les infrastructures, la vie à l’université, les relations avec l’environnement socio-économique et la coopération. Nous pourrons alors palier à nos insuffisances et nos faiblesses et s’appuyer sur nos forces et nos opportunités.

En effet, l’évaluation qualitative des universités est un facteur essentiel de visibilité et de progrès qui contribue à asseoir les fondements d’une économie du savoir et de l’intelligence. Le monde de l’enseignement supérieur est en proie à des changements rapides, où chacun perçoit la nécessité d’une nouvelle vision qui devrait être centrée sur la valorisation des ressources humaines, une mutualisation des moyens et une collaboration à distance sous tendue par une assurance qualité et une vision d’excellence.

L’université algérienne est entrée dans une phase qualitative qui lui impose des démarches, des mécanismes et des pratiques en adéquation avec son environnement non seulement national mais aussi international. Ainsi, de nouvelles notions sont devenues monnaie courante dans le discours de toutes les parties prenantes de la communauté universitaire (enseignants, étudiants et administratifs). Les termes de qualité, d’assurance qualité, de référentiel, de benchmarking (étude comparative), de standard, de critère, et d’évaluation commencent à être utilisés dans la gestion globale des universités. Aussi, et pour ne pas manquer le train de l’innovation, de la qualité et de l’amélioration continue de ses processus, l’USTO-MB, en rentrant dans le projet d’autoévaluation, devra s’attaquer de manière frontale aux défis du 21ème siècle : ceux de la visibilité, de l’excellence, et de la transparence. Le rapport d’autoévaluation de l’USTO-MB essayera dans une mesure limitée mais surement assez objective de dresser de manière peut être non exhaustive (incomplète) mais systémique (rationnelle), ses forces et ses faiblesses dans les secteurs essentiels dont elle assure la gestion ; « LA FORMATION ET LA RECHERCHE ».

L’analyse FFOM à partir de la matrice SWOT (Strengths-Weaknesses-Opportunities-Threats) permettra de ressortir les FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES et MENACES que doit manager l’Université dans sa démarche qualité.

Elle devra d’autre part assurer des conventions, des accords, des partenariats et des projets mixtes au niveau national et international avec les entreprises, les universités, etc. (Toutes les conventions internationales signées ont expiré).

  5. Classements universitaires

Il est aujourd’hui largement admis qu’un des moyens de faire progresser la qualité de l’enseignement supérieur est de passer par le classement des établissements d’enseignement supérieur et la publication à travers les médias des résultats pour créer une forte compétitivité. Au niveau national, l’USTO-MB est classée 16ème (33,23/100) par le Classement des Etablissements d’Enseignement Supérieur Algériens (CEESA), Edition 2022 (Enseignement : (7,97/25 pts), Recherche Scientifique (7,81/35 pts), Développement Technologique et Innovation (1,13/15 pts), Gouvernance (12/15 pts), Ouverture à l’international (3,47/10 pts). TOTAL : (100 pts). USTOMB a 33,23/100). L’USTHB classée 1er, a 45,66/100)). L’USTO-MB est 13ème en Algérie par le Times Higher Education, Edition 2023 et 16ème en l’Algérie dans le Webométrics, Ranking Web Of University, Ed. 2023. 31ème dans le classement Scimago Institutions Rankings de 2023 (Research Rank).
L’université doit aussi à travers ses travaux scientifiques, ses brevets et sa recherche, se développer, améliorer et maintenir son classement au niveau national et international.

  6. Projections

L’université algérienne est soumise continuellement à des défis liés aux mutations de son environnement socio-économique qui la contraint à s’ouvrir sur le plan national et international. L’USTO-MB a certainement beaucoup de moyens à faire valoir, en matière de savoirs et de savoir-faire, pour assumer son rôle. Elle est en mesure de devenir un pôle d’excellence et d’ériger des stratégies qui répondent aux spécificités de la région car elle dispose d’infrastructures, d’équipements et se situe dans un environnement socio-économique adéquat.
Conformément aux directives de Monsieur le Ministre, il nous appartient d’autre part d’introduire en première année de doctorat, trois (03) matières fondamentales ; la philosophie, l’Anglais (1,268 milliards de personnes parlent l’anglais dans le monde), et la didactique en recherche et en pédagogie.
Nous devrons donc adapter les programmes de formation selon les exigences imposées par le marché de l’emploi pour améliorer l’employabilité de nos jeunes diplômés. Il y a un processus de formation continu entre l’apprenant (étudiant) et l’enseignant. L’étudiant doit être formé par ce dont il a besoin et non ce que l’enseignant connait.
Il nous faudra bien entendu améliorer la visibilité et le classement de l’USTO-MB parmi les universités algériennes, sur le plan régional et international.
Il nous appartient donc de promouvoir la culture de la transparence et de la bonne gouvernance de l’université en mettant en place des instances de concertation entre tous les acteurs et les structures concernées.
Une nouvelle feuille de route détaillée sera donc établie avec un échéancier sur les principales tâches à réaliser.
Toutes ces mesures permettront sans aucun doute d’insuffler une nouvelle dynamique au sein de notre établissement.
Pour atteindre tous ces objectifs, certes ambitieux mais réalisables, il y va de l’engagement et de la mobilisation de toute la communauté universitaire afin de hisser l’USTO-MB parmi les élites en matière d’enseignements, de recherches et de partenariat socioéconomique.